Un appel de détresse urgent à l’UNESCO La milice RSF pille le Musée national soudanais à Khartoum

Moubarak Mahgoub Moussa.
Comme si elle n’était pas satisfaite de tous les crimes documentés de génocide, de nettoyage ethnique, de famine systématique et de déplacement du peuple soudanais, elle continue de perpétrer depuis son coup d’État militaire d’avril 2023, de manière alarmante, des mains traîtres des RSF. Cette milice, déjà tachée du sang de Soudanais innocents, s’efforce de toucher à l’histoire et à la conscience collective du peuple soudanais.
Les sites d’information et les réseaux sociaux ont commencé à publier comment la milice terroriste menait des opérations clandestines (révélées par des images satellite) pillait et faisait passer clandestinement les objets de valeur et les objets de collection du Musée national du Soudan.
Le Musée national du Soudan, construit en 1955, englobe de nombreuses civilisations nubiennes et koushites, ainsi que les civilisations du royaume d’Alwa et la grande civilisation antique du Karma, qui a prospéré d’environ 2 500 à 1 500 avant JC dans l’ancienne Nubie. De plus, ce musée comprend les squelettes de certains des rois de cette époque historique épouvantable. Le musée contient également les pièces historiques les plus importantes d’antiquités, de statues et de collections archéologiques de haute valeur nationale, historique et matérielle.
Le Musée national du Soudan raconte forcément une histoire et une civilisation qui n’est pas seulement la plus importante de la région, c’est bien celle que de nombreux archéologues aiment aujourd’hui comme professeur. D. Wildung, l’ancien directeur du Musée égyptien de Berlin, pense qu’il a précédé son homologue égyptien antique, peut-être de plusieurs centaines d’années.

Le vol systématique actuel du Musée national soudanais à Khartoum est indissociable des tentatives des forces impérialistes visant à provoquer un changement démographique forcé au Soudan et à effacer et démanteler l’identité culturelle et historique du peuple soudanais, en finançant, en armant et en incitant les milices RSF à s’engager pleinement dans l’incinération et la destruction systématique, pour n’en citer que quelques-unes ; le Bureau des archives nationales du Soudan, qui fait office d’archives nationales du Soudan, qui contient 20 millions de documents et 13 000 volumes sur l’histoire du Soudan depuis 1870, l’incendie des bibliothèques nationales et publiques de Khartoum, les archives de la radio et de la télévision nationales, l’enregistrement des terrains dans la capitale et dans les États, ainsi que les archives de la Direction Générale des Passeports et de l’Immigration.
Il s’agit d’un appel de détresse urgent adressé non seulement au Secrétaire général des Nations Unies, M. António Guterres, ni à la Directrice générale de l’UNESCO, Audrey Azoulay, mais également à Ayman Badri Directeur du Bureau de l’UNICEF à Khartoum ; d’intervenir d’urgence pour préserver et protéger les monuments soudanais contre le vol la destruction, et de prendre toutes les précautions rapides et nécessaires pour piéger et récupérer ces objets volés.
En effet, une intervention internationale rapide est absolument nécessaire pour éviter les pertes tragiques dans lesquelles des siècles d’histoire et le patrimoine culturel d’un grand pays comme le Soudan pourraient rester ignorés.
Les lois internationales, notamment la Convention de La Haye de 1954, concernant la protection des biens culturels en cas de conflits armés, stipulent que les biens culturels ne doivent pas être ciblés ou utilisés à des fins militaires. De plus, l’UNESCO a des contributions et des accords historiques majeurs pour aider le Soudan à préserver son patrimoine et sa civilisation ; il faut ici noter la précieuse contribution de l’UNESCO pour sauver nombre de ces monuments de la noyade lors de la construction du haut barrage en Égypte. Et comment l’UNESCO a dirigé les efforts mondiaux immenses à cet égard, qui ont duré près de 20 ans et plus, à partir de 1968.
Les incidents actuels de vol de monuments par la milice RSF représentent une version récente qui évoque les événements de vol de monuments par les forces européennes pendant l’ère coloniale et comment leurs principaux musées ont été remplis de tels vols. Le Soudan a désespérément besoin d’aide pour restaurer et récupérer les monuments et objets soudanais pillés au cours de différentes périodes de l’histoire. Heureusement, une matrice a déjà été préparée reprenant non seulement le nombre et la classification de ces objets, mais également les musées et les pays où ils sont actuellement exposés.
Enfin et surtout, à la suite des inondations sans précédent qui balayent actuellement les États du nord du Soudan et qui constituent une menace directe pour les zones archéologiques de Nabta, Marwi et d’autres sites inscrits sur la liste du patrimoine mondial, l’UNESCO est également fortement invitée à intervenir d’urgence pour préserver et protéger ces zones archéologiques affectées.