opinion

Le Soudan et les convoitises des Superpuissances

Dr. Abdalmonem Elfadil

Récemment, la mer rouge connait géopolitiquement une concurrence fiévreuse accrue entre les américains et les russes: Deux navires militaires américains sont arrivés à Port-Soudan au mois de mars après l’accostage d’une frégate russe suite à un accord conclut en décembre 2020 entre les russes et le gouvernement soudanais.
En fait, la Russie a comblé le vide qu’a laissé la politique menée par les États-Unis vis-à-vis le Soudan depuis son indépendance et plus particulièrement, depuis 1991.
En effet, l’ex-régime avait tissé des bonnes relations avec la Russie dans les domaines de l’armement et la formation diplomatique. Ces relations ont atteint leur apogée après que le président déchu Omer Elbashir avait visité la Russie et a demandé de la protection contre les agressions américaines.
En échange, l’ex-régime devait fournir aux russes des sites pour extraire de l’or et faciliter leur l’accès en Afrique en l’occurrence la République Centrafricaine; c’est ainsi que la Russie travaille d’arrache-pied pour préserver ce privilège et de tacler l’expansion américaine au Soudan après la normalisation des relations des deux pays.
Quant aux américains, la guerre froide ancienne et nouvelle impliquent de contrer l’influence russe et chinoise en Afrique qui date depuis bien longtemps et surtout dans la mer rouge; d’où la raison d’être de ces navires militaires russes et américains sur les côtes soudanais.

D’ailleurs, le Soudan et les États-Unis ont plutôt opté pour l’application du concept postulant qu’il n’y a pas: “{…} d’amis ou d’ennemis permanents. Elle n’a que des intérêts permanents.” En effet, le Soudan de post-révolution a de son côté annoncé vouloir mener une politique étrangère permettant de créer des intérêts communs loin des partialités politiques, raison pour laquelle il a opté pour une politique étrangère équilibrée et de non-alignement.
L’Amérique quant à elle, elle a retiré le Soudan de sa liste des pays soutenant le terrorisme après que celui-ci avait satisfait toutes les conditions requise, lui permettant par conséquent de se réintégrer aux institutions financières internationales histoire d’améliorer son économie affaiblie par les sanctions, la corruption et les guerres.
Comment le Soudan pourrait-il tirer parti de cette concurrence farouche et entretenir des relations équilibrées dans ce monde multipolaire ?

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