Tchad, transition vers une démocratie ou passerelle vers une monarchie ?

Dr. Abdalmonem Elfadil

La  triste fin du président Tchadien, un brillant stratège militaire, constitue une surprise pour les observateurs puisque ce n’était pas la première expérience pour lui et les rebelles d’arriver ou d’essayer d’arriver aux portes de N’djamena.

D’ailleurs, l’armée Tchadienne est l’une des plus fortes de la région, connue pour ses efforts dans la lutte contre le terrorisme. Son départ va certainement laisser un immense vide sur le plan national et régional à prendre en considération par le Conseil militaire de transition (CMT).

Compte tenu de la dissidence civile et militaire, il est impératif que le CMT ait une bonne volonté d’instaurer la confiance en entamant un vrai dialogue largement participatif et inclusif histoire de forger un gouvernement civil, l’unité nationale doit l’emporter sur  les rancunes du passé.

Accepté de facto, j’aurais bien voulu qu’un autre général que le fils de Déby soit président du CMT afin de réfuter la thèse postulant qu’une monarchie au Tchad est en train de ploploter donnant naissance à une nouvelle dévolution de père en fils à l’instar de ce qui s’est produit au Gabon, Togo, Congo, Guinée… ce qui aura certainement des conséquences néfastes sur le Tchad et la région.

Le Soudan, plus proche du Tchad géopolitiquement et culturellement, doit jouer un rôle clef dans cette véritable poudrière que le pays reconnaît moyennant un soutien stratégique  sans conditions, d’autant plus que l’instabilité au Tchad aura évidemment des répercussions négatives sur le Soudan, en l’occurrence la région du Darfour.

Faire la sourde oreille à la transition du pouvoir de père en fils par la communauté internationale et les acteurs régionaux, c’est reconnaître que la démocratie n’est pas le seul modèle efficace de gouvernance!  Il est donc absurde de vanter les vertus de la démocratie en Afrique.

Dr. Abdalmonem Elfadil peut être contactée par son courrier officiel (abdalmoneimalfadil@gmail.com)